Trois questions à Ali Akbar Onanga Y'Obegue
Le conseiller spécial du Raïs de la communauté musulmane du Gabon apporte ici un éclairage sur la situation qui prévaut depuis quelque temps au sein de cette communauté religieuse.
L’UNION : Monsieur le conseiller spécial, que se passe t-il actuellement au sein de la communauté musulmane du Gabon ?
ALI Akbar ONANGA Y’OBEGUE : Je vous remercie de me donner la possibilité de m’expliquer dans vos colonnes sur ce qui se passe depuis quelques jours au sein de la communauté musulmane du Gabon. Les faits sont les suivants : trois membres de notre communauté ont cru bon aller signer l’appel à la conférence nationale souveraine lancée par l’opposition politique gabonaise. Le problème est que, si ces frères ont le droit d’avoir, personnellement des opinions politiques, ils ne sauraient l’exprimer au nom du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG), institution dont la vocation est de réguler la pratique de l’Islam au Gabon et non pas, ni de faire de la politique, ni de prendre part au débat politique. Or, ces frères en raison de ce qu’ils représentent, pour deux d’entre eux, en allant signer cet appel, ont donné à croire que le Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon était concerné par cette affaire.
Alors, je vais le redire très clairement : non le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques ne se reconnaît pas dans la signature à l’appel à la conférence nationale souveraine. Les frères qui ont signé ce document l’ont fait en leur nom, d’ailleurs ils n’avaient pas qualité pour pouvoir engager le Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon, lequel conformément à notre charte ne peut être engagé à un tel niveau que par le seul Président.
Et en réalité, parmi les trois frères présents à cette cérémonie, seul un est formellement membre du bureau du CSAIG, Omar Omanda, un autre est un ancien Imam démissionnaire en raison de ses multiples turpitudes et frasques, c’est Ali Nzimbena et le troisième est un simple fidèle, il s’agit de Issa Ekonda. S’agissant de ce dernier, il est passé ces derniers jours sur plusieurs médias pour apporter un démenti à propos de ce qui s’est passé. Il affirme s’être retrouvé là sans savoir l’objet et une fois qu’il a découvert ce qui s’est passé, il s’est désolidarisé des autres, n’est pas là de l’instrumentalisation ?
Comment expliquez-vous alors l’attitude des deux autres frères ?
Je crois qu’il leur revient de répondre à cette question. Pour ma part, je constate pour le déplorer et le condamner vigoureusement l’instrumentalisation de cette attitude des frères par une frange de l’opposition politique gabonaise. S’agissant du frère Omar Omanda, devant les membres du bureau du CSAIG, il a affirmé avoir agit non pas pour le compte du CSAIG, mais pour celui de son association, et indiqué qu’il démentirait avoir agit pour le compte du CSAIG. En qui concerne l’ex-Imam Ali NZimbena, vous avez pu constater qu’il est mis en scène depuis quelques jours par l’opposition politique sur ses différents médias pour tenir des discours et des propos diffamateurs et calomniateurs à l’égard du CSAIG et de ses principaux responsables que sont le Président Ismael Oceni Ossa et le Conseiller spécial du Raïs que je suis. Mais je voudrais demander à cette opposition de bien regarder la personne qu’elle a choisie pour déstabiliser l’Islam au Gabon, à quelle fin ?
L’ex-Imam Ali Nzimbena, permettez-moi de le dire dans vos colonnes, est un menteur invétéré doublé d’un mythomane quasi pathologique, en plus d’être un pur intégriste islamiste. Preuve de mensonge, alors qu’il n’a pas répondu à la demande d’explication qui lui a été faite au cours de la réunion du vendredi 14, et n’a reçu pour son attitude insultante vis à vis des membres du bureau que quelques gouttes d’eau renversées sur lui par un frère mécontent, il se répand depuis lors sur les médias et blogs de l’opposition en affirmant qu’il a été molesté pour avoir, au cours de cette réunion, demandé le bilan du bureau, la démission de celui ci et la tenue du congrès.
Par ailleurs, lui et ses sbires accusent l’Imam Ismael Oceni OssA de prôner l’intégrisme religieux, alors que c’est lui l’intégriste fanatique. Que les Gabonais comprennent que l’Islam que veut encourager l’opposition politique en instrumentalisant quelqu’un comme Ali Nzimbena pourra avoir comme conséquence l’interdiction de la musique au Gabon puisque telle est la position défendue par ce frère au cours d’un débat publique qui a eu lieu il y a quelques mois et qui l’a opposé à l’Imam Ismael Oceni Ossa qui lui, preuves islamiques à l’appui, a fait la démonstration que la musique n’était pas interdite. De même le frère Ali Nzimbena voudrait que toutes les femmes au Gabon soient intégralement voilées pendant que l’Imam Ismael Oceni Ossa a réussi à prouver que ceci n’était pas une obligation religieuse ! Alors c’est qui l’intégriste d’Ali Nzimbena et de l’Imam Ismael Oceni Ossa ?
A vous écouter, on a l’impression d’être là tout de même au cœur d’une séquence politique non ?
Votre impression est fondée, et c’est justement pour remettre les choses dans leur vrai contexte que se justifie cette prise de parole.
L’opposition politique gabonaise est en train de vouloir instrumentaliser la religion musulmane en se servant des plus crédules d’entre nous, mais à quelle fin, on se le demande ? Pourquoi l’opposition politique a t-elle intérêt à créer la chienlit au sein de l’Islam au Gabon ? Pourra t-elle assumer les conséquences découlant de ses tentatives d’infiltrer l’Islam en ouvrant, tel que je viens d’en donner quelques illustrations, la porte à des courants de pensée qui prônent l’intégrisme islamiste dans notre pays ? Cette opposition souhaite t-elle voir arriver chez nous, par le biais de ces idéologies intégristes, ces maux qui touchent un certains nombre de pays à travers le monde ?
Je prends l’opinion nationale à témoin que l’Islam au Gabon vit en parfaitement harmonie avec toutes les autres confessions religieuses et dans le respect de nos valeurs traditionnelles, puisant dans le corpus islamiques les ressources de son adaptation au contexte sociologique local, telle est la vision défendu et incarnée par les responsables du CSAIG en tête desquels le Président l’Imam Ismael Oceni Ossa et moi même, et telle est la vision que conteste le frère Ali Nzimbena, qui prétend que c’est plutôt nos valeurs traditionnelles qui doivent s’adapter en tout et pour tout aux principes de l’Islam, même les plus inapplicables en pays musulmans !
De même, le dialogue inter religieux prôné par toutes les confessions religieuses au Gabon, Ali Nzimbena n’en veut pas. Pour cela, il pourfend et diabolise l’ouverture de l’Imam Ismael Oceni Ossa vis- à -vis des autres confessions religieuses, prônée et recommandée d’ailleurs par le Raïs de notre communauté, Hadj Ali Bongo Ondimba. Ali NzimbenA traite cette ouverture aux autres confessions religieuses d’oeucuménisme doctrinal, pour dire que c’est une aberration religieuse qui va à l’encontre des principes de l’Islam et donc, à proscrire.
Mais Dieu merci, au Gabon, il se trouve dans une démarche isolée et solitaire, à part bien sûr maintenant l’opposition politique qui veut le soutenir dans son projet pour un Islam intégriste au Gabon.
Voilà donc la réalité du projet d’Ali Nzimbena et de l’opposition politique qui le soutient. Ils veulent installer l’instabilité au sein de l’Islam au Gabon, pour ensuite certainement vouloir rendre responsable de cela les dirigeants musulmans et dire au peuple gabonais que l’Islam n’est pas compatible avec nos valeurs, et d’autres projets inimaginables !
J’invite donc les musulmans et le peuple gabonais à la plus grande vigilance, à ne pas se laisser abuser par cette agitation de quelques individus dont les motivations profondes sont bien connues et éloignées des problèmes de l’Islam dont la présence, la place et la respectabilité que cette religion a acquis au Gabon semble les déranger au plus haut point.
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